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Avoir la foi, c’est se confier à l’eau.
Quand vous nagez, vous ne vous accrochez pas à l’eau, car si vous le faites, vous coulerez. Au lieu de cela, vous vous détendez et vous flottez. Imaginez-vous au bord d’un lac immobile à l’aube. L’air est frais, une légère brume s’élève paresseusement à la surface, et l’eau ressemble à un miroir encore intact. Vous plongez la main dedans et remarquez que, peu importe combien vous remuez, l’eau glisse sans effort entre vos doigts.
C’est la vie, n’est-ce pas ?
La plupart d’entre nous traversons nos journées en nous agrippant à des choses : nos réputations, nos plans, nos inquiétudes, comme si notre emprise pouvait maintenir le monde entier en place. Mais l’art de ne pas s’en soucier, ce secret que murmurent les sages et les poètes, n’est pas de l’indifférence. C’est la liberté. Ne pas s’en soucier n’est pas fuir la vie, c’est la vivre avec grâce. Ce n’est pas hausser les épaules en disant que rien n’a d’importance. Non.
C’est danser de telle manière que le poids du monde ne vous cloue plus au sol. C’est rencontrer la vie avec des mains ouvertes plutôt qu’avec des poings serrés. On nous enseigne dès l’enfance à nous soucier de tout : de nos notes, de notre travail, de ce que pensent les autres. On nous apprend que se soucier est noble, et que ne pas se soucier serait de la paresse. Mais vient un moment où se soucier devient s’accrocher, et s’accrocher devient souffrir.
C’est comme tenir une corde qui vous tire derrière un cheval au galop : plus vous serrez, plus cela brûle. Tôt ou tard, vous devez lâcher prise — non parce que vous avez abandonné, mais parce que vous avez appris à chevaucher différemment. Avez-vous remarqué que les moments où vous êtes le plus heureux sont ceux où vous cessez d’essayer si fort ? Le rire qui jaillit quand vous arrêtez de vouloir paraître parfait ; la solution qui surgit quand vous cessez d’y penser.
C’est le premier goût de l’art de ne pas s’en soucier — cette gorgée de liberté qui murmure : « Je n’ai pas besoin de tenir cela si fort. » L’univers est paradoxal : plus vous tentez de le contrôler, plus il vous échappe ; plus vous cherchez à impressionner, plus vous vous éloignez de vous-même.
Ne pas s’en soucier, c’est sortir de ce jeu épuisant. C’est quitter le marché bruyant des opinions et entrer dans une forêt tranquille où le seul son est celui du vent. Là, vous retrouvez qui vous êtes : une conscience calme, vaste comme le ciel qui observe la météo sans jamais être affecté par elle.
Un maître dit un jour à un jeune moine tourmenté par l’inquiétude : « Ton esprit est comme cette tasse pleine à ras bord. Rien de nouveau ne peut y entrer. Vide-la, et tu goûteras la paix. » Ne pas s’en soucier, c’est vider la tasse. C’est faire de la place pour que la vie vous surprenne. La lune ne se presse pas pour rattraper le soleil, et pourtant ensemble ils orchestrent les marées et les saisons. De même, quand vous cessez de vouloir tout contrôler, vous retrouvez le rythme naturel des choses. Les sages l’ont toujours dit : fais ton travail, puis recule. C’est la seule voie vers la sérénité.
Alors, commencez petit. La prochaine fois que quelqu’un vous critique, faites une pause. Respirez. Laissez la critique flotter comme un nuage qui passe. Vous verrez, elle perdra son pouvoir. Ce n’est pas de la faiblesse, c’est de la force : la force de choisir quand et comment se soucier. Se soucier n’est pas mal. C’est même beau, mais c’est censé être comme la pluie : elle tombe, nourrit, puis s’en va. Elle n’est pas censée tout inonder.
L’eau boueuse se clarifie quand on la laisse tranquille — nos vies aussi.
Mais nous avons été conditionnés à croire que l’agitation est la marque des responsables. Si vous êtes calme, c’est suspect. Voilà pourquoi ne pas s’en soucier semble rebelle : c’est un acte de confiance dans un monde qui exige notre anxiété. Nous vivons pour un public invisible. Nous dépensons tant d’énergie à maintenir ce masque imaginaire que nous oublions de sentir le vent sur notre peau. Ne pas s’en soucier, c’est enlever ce masque et se rappeler que le monde n’est pas un tribunal, mais un terrain de jeu.
Imaginez marcher dans un bazar où chaque étal vend de l’approbation : « Travaille plus dur », « sois plus beau », « pense comme moi ». Et puis, un jour, vous arrêtez, vous riez, et vous réalisez que tout cela est imaginaire. Votre valeur n’a jamais dépendu de personne. L’art de ne pas s’en soucier est une rébellion tranquille. C’est dire : « J’aime, je crée, je vis — mais sans me trahir. » Ce n’est pas de l’égoïsme, c’est de la santé mentale. Il y a une différence entre aider le monde par amour et le faire par peur. Quand vous arrêtez de vouloir être parfait, vous devenez vivant.
Le kintsugi, cet art japonais qui répare les poteries brisées avec de l’or, nous enseigne que nos fissures nous rendent magnifiques. Ne pas s’en soucier, c’est ne plus cacher l’or de nos blessures. Ce n’est pas abandonner la responsabilité, c’est danser avec la vie plutôt que de lutter contre elle. Comme le maître archer qui, en cessant de forcer son tir, ne manqua plus jamais sa cible. Au cœur de cet art se trouve un lieu en vous, intact, paisible — un jardin tranquille au centre du tumulte. Là, vous découvrez que vous n’êtes pas en retard, jamais. Ne pas s’en soucier, c’est choisir ce qui compte. Élaguer ce qui encombre, nourrir ce qui vous allume.
Les enfants le savent instinctivement : ils bâtissent des châteaux de sable, et quand la marée les efface, ils rient et recommencent. Créer, aimer, s’engager pleinement — puis lâcher quand il est temps. Voilà l’essence. Vous n’êtes pas tenu d’être celui que vous étiez il y a cinq minutes. La vie n’est pas un examen, c’est une pièce de théâtre. Et quand vous cessez de prendre votre rôle trop au sérieux, vous pouvez improviser, rire, danser — et vivre. Regardez les arbres en automne : ils ne s’accrochent pas désespérément à leurs feuilles. Ils lâchent, confiants. L’art de ne pas s’en soucier, c’est cela : lâcher ce qui a terminé sa saison dans votre vie.
Et non, vous ne perdrez pas votre feu. Vous retrouverez votre vrai feu — celui de la création sincère, de la joie tranquille. Parce que la tempête ne ruine rien. Elle pleut, c’est tout. Alors, aujourd’hui, demandez-vous : quel fardeau puis-je poser ? Quelle peur puis-je cesser de nourrir ?
À cet instant, vous vous rappellerez la vérité : vous êtes libre. Libre de vous soucier quand cela compte. Libre de lâcher quand cela ne compte pas. Libre de vivre avec des mains ouvertes, un cœur ouvert, et une paix profonde comme un lac à l’aube.

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